Ballade en bad

La goutte est prise, la goutte est prise. Y a plus qu’à attendre, tendre, prendre, peut-être même fendre… Attends un peu, il n’était pas là, là, là cet arbre avant. Et il est sacrément grand. On dirait qu’il se divise, attends qu’il se ramifie en spirales fractales. C’est obsédant, la nature change, se transforme, se reforme en un œuf primordiale de verdures fracturées. Je ris, je pleure, je me désole mais je fusionne avec le sol, mes racines plongent profondément dans la terre, je ne peux plus bouger alors que tout bouge autour de moi, ce qui est vivant, ce qui ne l’est pas… Non attends, attends, tout est vivant, tout l’inconnu est connu. Je sais tout, c’est merveilleux et…. Effrayant, oui, je suis terrorisé, trop d’informations, des champignons bleus dessinent des cercles autour de moi, ils vont m’immoler par le feu, et la scène tourne en boucles et encore, et encore, et encore. Je ne sens pas les flammes, je les vois autour de moi, elle sont oranges, brillantes, elle m’englobe et me ronge la peau. Attends, attends, c’est bientôt fini. Regarde ta montre abruti, je regarde mon poignet, il se termine sur un moignon sanguinolent, je me suis coupé la main bordel, je me suis coupé la main.

Et puis une myriade d’yeux apparaissent, me déchirent le mental a coup de larmes acides, transaminases de mes muscles qui explosent en nuage de pierres obsidiennes dures comme du métal. Je me replis en position fœtale tandis que mon sang coule de mon poignet et j’attends, j’attends, j’attends. Il faut que ça s’arrête, ça va bientôt s’arrêter, pas vrai ? Hein, pour de vrai ? S’il vous plaît, la fin, s’il vous plaît, la fin de la goutte. S’il vous plaît, la fin de la ballade en bad.

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