Loin derrière, ou loin devant, tu as pris de l’avance, tu es resté sur le bord du chemin.
Tombe dans la tombe froide, cramoisi de cendres,
os en terre cuite, saloperie de flammes qui bouffent ton âme en diable, démon que tu étais,
chevelure argentée qui brillait grise, tout le temps dans la mouise des substances.
Ma hantise c’est que tu poussais à la consommation sans aviser à qui tu faisais voir le cheval.
Cet étrange animal, tremble et glisse dans la boue adamante.
Diphé différentiel, dissociatif en graine, j’ai perdu le lendemain, il faut que le temps passe c’est tout quand j’ai repris la main.
T’aimais pas les même produits que moi et tu voulais pas comprendre que j’aimais pas les tiens.
A moins que tu souhaitais tester sur d’autres pour trouver la vérité, ta vérité que tu poursuivais, un cheval à la fois ou deux mélangés, plusieurs fois à la limite de l’OD.
Deux ou trois fois, mais la dernière t’as été fatale, une mort somme toute banale.
Un suicidant qui voulait mourir, deux boites de cachetons et un peu de crack avant de partir.
Oui pour moi c’était un suicide, c’est ça la singularité de ton geste, un suicide long sans plus vraiment dormir, un elfe plus vraiment humain à force de chimie simulée, drogué jusqu’à l’os, cet os blanc et froid qui me reste bloqué comme un sanglot au fond de la gorge.
Je forge ces mots pour cette raison, pour que sorte de moi ces gros sanglots qui veulent pas couler a foison, comme les larmes qui nous pique les yeux à tous les deux.
De la où tu es, tu dois bien te marrer, gros con que tu es.
Plus jamais ça, sans manque de respect.
Adieu sans remord ni raison.
A quoi bon.