Je détaille ton visage et j’y lis un silence.
Pourquoi je suis partie ? Je ne peux te le dire.
Je regarde tes yeux et j’y vois une danse,
Cette vision de braise et qui a vu le pire.
La fontaine, mon amie, berce ton doux sommeil,
Et tu peux voir en rêve tout ce qui a été,
Le printemps infini comme si c’était la veille,
Autant que le simple souvenir d’un baiser.
Je t’ai posté des lettres, tu les vois dans les astres
Météores sacrés, pluies de plumes carmins
Pour un toucher si fin, l’odeur d’un doux désastre :
La dernière fois, peut être où j’ai tenu ta main.
La longue et sombre nuit dans laquelle je dors,
Me laisse silencieuse et pourtant je te vois,
Je t’observe sans un bruit dans une brume d’or
Et en rêve je te prends encore dans mes bras.
Le jour va se lever, mon sommeil est sans fin
Tu es de la lumière, je suis toujours de l’ombre.
Je suis tout de même à toi, tandis que dans ta main
Brille le pendentif d’or et sa belle gemme sombre.