Une chanson, une mélodie heureuse qui emporte dans le vent les songes éphémères d’une après-midi si douce avec toi. Une sensation de chaleur agréable au creux de ma poitrine, juste ce qu’il faut d’émotion dans le bas du ventre, un papillon tiède qui bat des ailes au rythme de ton âme.
Lentement, le soleil descend sur l’horizon, jette ses derniers rayons sur nous et nous fige dans le temps. Une absolution silencieuse, lumineuse, la fin de nos errements loin l’un de l’autre.
Je tiens ta main mais c’est ton cœur que je touche, qui vibre en moi, à l’unisson de ma respiration profonde. Dans ce temps suspendu, seuls nos regards sont vivants, le gris de tes yeux entrelacé avec le vert des miens, un lien indéfectible et inviolable. L’unique larme qui coule de ton œil droit se perd dans ton sourire, glisse le long de tes lèvres aux commissures arquées légèrement, le prolongement du mien dans une communication silencieuse et si vrai.
Tu es réelle, je le suis aussi, je rêvais de ce moment, de cette communion si parfaite à cet instant pareil à aucun autre. Le soleil s’est couché et nous sommes allongés côte à côte et même si les secondes défilent à nouveau, nous les mettons à profit dans des étreintes tendres et amoureuses. La musique du vent accompagne nos ébats, rythme les déplacements précis de nos corps assemblés en une unique créature divine, une forme supérieure à l’humain, l’union de deux âmes qui s’étaient toujours attendu l’une l’autre malgré les cris et la rumeur du monde.
L’avenir est conçu cette nuit là et nous nous endormons ensemble avec la conscience aiguë du corps de l’autre comme le prolongement du sien. Nous sommes à nous cette nuit, et cela suffit amplement.