Rose en défaillance

Rose dans sa chambre, elle se change rapidement, surtout pour se rassurer et essayer d’oublier le monde mais le monde l’a suivi. Assise par terre, elle trace d’un doigt des cercles concentriques sur le sol, encore et encore, d’un ongle rongé duquel perle quelques gouttes de sang. L’autre main tient mollement son téléphone portable. Les notifications ne cessent pas.

Rose à son bureau. Elle écrit, glisse sur le papier les mots qui ne sortent pas, les mots prisons enferment son esprit dans un monde de murs, assourdissent ses pensées. Ça glisse, trop vite vers les rochers. «  Je m’appelle Rose. Je suis une fille. J’ai mal. J’ai peur. J’ai honte. J’ai reçu des coups. Pourquoi moi ? »

Rose sur son lit. Position fœtale, elle pleure, geint doucement alors qu’elle voudrait hurler. Elle ressent une brûlure si vive au fond d’elle-même que ça la terrorise et paradoxalement, se sent noyée sous un océan d’eau si lourde qu’elle ne peut plus respirer. C’est maintenant, pas vrai ?

Rose debout. Elle s’excuse, désolé les gens, c’est trop dur, j’ai décidé. Elle saute. La corde attachée à une poutre la retient dans sa chute et se serre autour de son cou.

Quelques secondes de convulsions, ses muscles se relâchent. Personne pour venir à son secours. Espérance de vie, zéro.

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