En filigrane de mon âme, une petite plaie oblique, de droite à gauche, toujours de droite à gauche. Faudrait-il ainsi que je me livre aussi ? Non, cette cicatrice mal refermée m’appartient tout comme la douleur qui en découle. Le silence des cœurs morts ne pleurent pas alors je ne pleure pas. Les garçons ça ne pleure pas, c’est bien connu. Pas d’eau donc, mes yeux me piquent mais reste secs, ça ferait peut être du bien de pleurer c’est ce qu’on m’a dit en tout cas. Je me souviens d’avoir répondu, les larmes c’est pas encore pour aujourd’hui. Demain peut-être, ou le jour d’après, ou le suivant, ou le suivant… Aujourd’hui, j’ai décidé de pleurer, j’étais à deux doigts, plongé dans des souvenirs douloureux qui semblaient être oubliés mais n’était pas très loin non plus à la surface de mon inconscient. Je l’aimais cette personne et du jour au lendemain, elle a disparue. Non non, je n’ai pas d’affect, c’est tellement plus simple comme ça, tellement plus percutant d’être un être dénué d’émotions pour ne pas souffrir, pour ne pas subir, pour ne pas être la victime. Demain, je pleurerais, c’est promis. Promesse à moi-même, ces scarifications à l’âme, cette lame qui pénètre ma peau pour extirper le mal et transcender le souvenir, transcender la douleur, transcender mon être même. Pour que règne le silence et le calme, pour que les larmes coulent sans discontinuer pour évacuer le mal et enfin trouver le repos, loin du bruit et de la peur, loin du noir et de la folie. Larmes, je vous attends, je suis presque prêt, en tout cas c’est ce que je veux croire.
Larmes
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