Seigneur arachnide sombre qui masque les étoiles,
Je vois glisser ton ombre sur les terres désolées.
Un cri m’échappe soudain et je déchire la toile
Qui de toi me retint si longtemps prisonnier.
Je fus si longuement seul sous ta sinistre emprise
Que j’ai tout oublié de la lumière vivante
Qui me guida avant vers ta cruelle traîtrise,
Je réalise alors que même les dieux mentent.
Même ainsi libéré je suis toujours ténèbres.
Ton poison infusée irrigue mes entrailles.
Je suis ton obligé dans cet abîme funèbre.
A mon tour à présent, je tisse de sombres mailles.
Pour toujours à l’affût d’un mortel de passage,
Mes mandibules grotesques imbibées de venin
Qui dans les catacombes et les tombeaux des sages,
Barrent la route aux vivants, se dressent sur leur chemin.
Je rêve encore parfois, ou est-ce un souvenir
D’un monde de lumière où je vivais encore.
Dans cette sinistre veille, pour tout l’or d’un empire
Si seulement je pouvais, je serais déjà mort.