Une pression sur mon avants-bras, ta main comme un filet, comme une toile qui me retient dans ma chute.
Je n’ose croiser ton regard, la sueur coule dans mes yeux, je ne vois plus rien, je ne veux plus rien voir alors que le monde s’enfonce dans la Nuit terminale.
Il ne pleut plus, le soleil a brillé toute la journée et il me semble sentir sa chaleur dans ta main qui se cramponne à la mienne.
Tu me sauves alors que je te fuis, tu me sauves alors que je ne veux pas être sauvé.
Je veux plonger dans la Nuit et attendre sa fin, une éternité ou deux. Je veux vivre dans le noir, loin de la souffrance, loin des doutes qui m’assaillent encore ainsi suspendu au dessus du vide final, falaise en surplomb d’une mer de larmes innocentes.
Tu me tiens, mais je te le demande : « Laisse-moi tomber, de peur de t’entraîner dans ma chute. »